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Stockage du CO2

Tirer parti de la récupération assistée du pétrole pour le stockage salin à grande échelle du CO₂.

24 juin 2019 Domaine d'activité : Capture du carbone

Tirer parti de la demande de CO₂ émanant de l'industrie de la récupération assistée du pétrole (EOR) est une étape essentielle pour mettre en place un écosystème robuste pour le stockage du CO₂ à grande échelle dans les sites salins. Les questions fréquemment posées ci-dessous mettent en perspective le rôle que joue la RAH pour permettre aux technologies de captage et de stockage du carbone (CSC) d'atteindre l'échelle nécessaire à une atténuation significative du changement climatique.

FIGURE 1 : Opérations de stockage empilé

Graphique des opérations de stockage empilées

Pourquoi avons-nous besoin de la RAP ? Pourquoi ne pas stocker dès le départ tout leCO2 capturé dans des sites salins ?

En l'absence d'une politique climatique, le stockage salin ne se développera pas de lui-même car la RAP est plus rentable : Actuellement, aucune réglementation n'oblige le stockage duCO2 capturé dans des sites salins et, en l'absence d'une telle réglementation, les moteurs économiques du marché privé sont insuffisants pour le faire. Bien que la législation fiscale 45Q offre un crédit de 50 $/tonne pour le stockage salin duCO2, il ne peut être réclamé que pendant 12 ans après le début du stockage duCO2 dans le cadre du projet, ce qui fait des crédits d'impôt une source de revenu limitée sur laquelle fonder une décision d'investissement. En revanche, le stockage duCO2 par la RAP offre un avantage économique relativement plus important : le crédit d'impôt de 35 dollars par tonne plus un flux de revenus provenant de la vente duCO2. De plus, le flux de revenus provenant de la vente deCO2 continuerait d'exister même après l'expiration des crédits d'impôt, 12 ans plus tard.

La RAP peut contribuer à réduire le coût du stockage salin grâce à l'"apprentissage par la pratique" : La RAP est de loin le plus grand marché existant pour leCO2 et peut absorber des millions de tonnes d'émissions anthropiques deCO2. Depuis les années 1970, l'industrie américaine de la RAP a injecté près d'un milliard de tonnes deCO2.1 Il existe déjà plus de 8 000 kilomètres de pipelines transportant duCO2 aux États-Unis.2 De même que les niveaux sans précédent de la demande de cellules solaires photovoltaïques en Allemagne ont permis aux fournisseurs chinois de réduire constamment les coûts de fabrication en produisant de plus en plus de cellules solaires, de même l'industrie de la RAP doit être utilisée comme moteur économique actuel pour réduire les coûts des technologies de CSC. Aucun autre marché (par exemple, la fabrication d'aliments ou de boissons) ne peut générer des volumes de demande deCO2 suffisamment élevés pour permettre une réduction similaire des coûts technologiques par l'apprentissage par la pratique.

La quasi-totalité de l'infrastructure EOR peut être réaffectée au stockage salin par le biais du "stockage superposé" : La RAP peut permettre la mise en place d'une infrastructure de captage, de transport et de stockage qui pourrait ensuite être réaffectée au stockage salin par le biais du "stockage superposé". Pensez à la géologie souterraine en couches. Il existe des réservoirs salins non pétroliers qui pourraient être en mesure d'accepter leCO2 au-dessus et au-dessous des réservoirs de RAH. Voir la figure 1. Souvent, des formations salines existent juste en dessous des sites EOR. Ces formations ont déjà une roche de couverture imperméable, ce qui fait du site un bon candidat pour le stockage salin, tout comme il le serait pour le stockage deCO2 par EOR. Le stockage empilé permet de réutiliser une grande partie des infrastructures telles que les pipelines de transport deCO2 qui relient déjà les zones de grandes sources d'émission deCO2 aux zones de grands puits deCO2. Voir la figure 2. Les sources qui disposent déjà d'un équipement de captage du carbone peuvent continuer à acheminer leurCO2 vers la même destination pour qu'il soit stocké dans des formations salines au lieu de passer par la RAP. Au niveau du projet, les puits existants pourraient être réaménagés pour injecter leCO2 par des perforations à différents intervalles pour le stockage salin, bien que cela implique de répondre à des exigences réglementaires supplémentaires.

FIGURE 2 : Les infrastructures développées pour leCO2-EOR peuvent être réutilisées pour le stockage salin.

Graphique d'entreposage salin reconverti

Qu'est-ce qui empêcherait les opérateurs EOR de continuer à pratiquer l'EOR, en produisant toujours plus de pétrole ?

Selon le rapport 1,5°C récemment publié par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), en plus de toutes les autres technologies à émission de carbone nulle ou faible, le monde doit, selon le scénario, stocker entre 350 milliards et 1,2 trillion de tonnes deCO2 grâce au CSC.3 Cependant, la capacité de stockage duCO2 par la RAP est limitée à 140 milliards de tonnes au niveau mondial. Les "calculs climatiques" montrent clairement qu'il ne serait pas possible de stocker toutes les émissions deCO2 captées nécessaires par la seule RAP et que la grande majorité duCO2 capté doit être stockée à grande échelle dans des formations salines. Dans le contexte américain, les sites salins du sud ont la capacité d'accepter près de 6 trillions de tonnes de CO25 alors que la RAP dans la même région est limitée à environ 5 milliards de tonnes deCO26, cumulativement. Cela représente une quantité finie de stockage deCO2 qui atteindra sa capacité dans le délai dans lequel nous aurons besoin du stockage salin.

Même si nous continuons à utiliser la RAP pour construire une partie importante de l'infrastructure nécessaire au stockage salin, les opérations de RAP vont probablement évoluer pour le mieux. Les politiques peuvent encourager les opérateurs de la RAP à stocker davantage deCO2 par baril de pétrole récupéré.

Quelles sont les autres voies possibles pour rendre le stockage salin abordable sans dépendre de l'EOR ? 

Le développement d'une infrastructure à grande échelle pour le captage, le transport et le stockage duCO2, ainsi que la réduction des coûts de la technologie CSC grâce à l'apprentissage par la pratique, nécessiteront des quantités massives de capitaux. Pour y parvenir avec de l'argent public, par le biais d'une taxe sur le carbone ou d'une tarification du carbone ou de tout autre outil, il faudrait compenser la différence d'incitations qui auraient autrement été fournies par le secteur privé.

La tarification du carbone s'est heurtée à une résistance politique en raison de l'impression qu'elle entraînera des coûts exorbitants et une ruine économique. Il va sans dire que l'adoption d'une tarification significative du carbone à court terme semble peu probable.

Une stratégie qui ne tire pas parti des capitaux privés pour lancer l'écosystème de stockage duCO2 nécessaire risque de ne pas réussir à capter et à stocker un trillion de tonnes deCO2 disponible par le biais du stockage salin, ce qui condamne la planète à un scénario qui ne permettra probablement pas de limiter le réchauffement à 1,5°C. La vraie question est donc de savoir si nous pouvons nous permettre d'attendre un prix du carbone suffisamment élevé pour permettre le stockage salin sans utiliser la RAP comme passerelle.

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