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Wounded Waters : La face cachée de la pollution des centrales électriques

1er février 2004
Wounded_Waters

Les centrales électriques sont largement reconnues comme des sources majeures de polluants atmosphériques qui nuisent à la santé humaine et à l'environnement. Les dommages qu'elles causent à l'eau, en tant que grands utilisateurs et pollueurs, sont moins connus. Ces dommages constituent la dimension cachée de la pollution due à la production d'électricité. Il est essentiel de lever le voile sur ce problème pour restaurer et utiliser judicieusement de nombreuses eaux de notre pays.

L'industrie de la production d'électricité prélève environ 15 % du débit total d'eau douce des États-Unis chaque année, soit deux fois moins que le contenu du lac Érié, consomme près de deux fois moins d'eau douce que tous les utilisateurs commerciaux et résidentiels américains réunis, et rejette chaque jour des centaines de milliards de gallons d'eau chauffée et traitée dans les masses d'eau américaines.

Les effets environnementaux de ces prélèvements et rejets d'eau sont considérables et comprennent :

  • Entraînement et empiètement des espèces de poissons et de mollusques et crustacés par les prises d'eau de refroidissement, avec pour conséquence des dommages aux populations de poissons et des pertes économiques de pêche.
  • Modification des niveaux et des débits d'eau d'une manière qui peut être dommageable pour les communautés végétales et animales.
  • Le rejet d'eau à des températures jusqu'à 60 degrés supérieures à celles du plan d'eau d'où elle provient menace les écosystèmes aquatiques qui ne peuvent supporter un tel choc thermique.
  • Rejet de produits chimiques toxiques utilisés non seulement pour maintenir l'eau de refroidissement utilisable mais aussi pour soutenir le fonctionnement de la chaudière et dans le cadre du traitement des déchets.
  • Les dommages cumulatifs causés par la prise d'eau et le rejet de plusieurs usines le long d'une rivière, d'une zone côtière ou d'autres eaux importantes sont mal connus, mais ils peuvent être considérablement plus importants que ceux causés par une seule usine.

En outre, la demande d'eau par le secteur des services publics d'électricité est de plus en plus en concurrence avec les demandes pour d'autres besoins écologiques et économiques. Cette concurrence se produit partout aux États-Unis, y compris dans les régions considérées comme riches en eau.

Heureusement, il existe des technologies qui permettent d'éviter ou de minimiser les impacts et de réduire la consommation d'eau.

  • Le refroidissement à sec évite un apport d'eau important.
  • Le refroidissement en cycle fermé réduit davantage la consommation d'eau que les pratiques standard de refroidissement à passage unique.
  • Des options technologiques et de processus existent pour réduire ou éliminer les rejets nocifs des usines.

En 2002, l'EPA a décidé de ne pas exiger le refroidissement à sec pour toutes les nouvelles centrales, mais de permettre une détermination au cas par cas. Début 2004, l'EPA décidera quelles technologies doivent être appliquées aux centrales existantes. Pour cette décision à venir, nous demandons à l'EPA fédérale d'exiger, au minimum, des systèmes de recirculation en circuit fermé, et nous plaidons pour l'évaluation du rapport coût/bénéfice de la mise en conformité avec des systèmes de refroidissement à sec dans le cadre du processus d'autorisation.

Nous demandons également un examen et une révision du programme NPDES (National Pollutant Discharge Elimination System) afin de s'assurer que tous les rejets chimiques et thermiques répondent aux critères d'acceptabilité biologique et que les rejets sont autorisés, surveillés et signalés en temps utile. En outre, sur les plans d'eau où se trouvent plusieurs centrales électriques, nous préconisons une évaluation des impacts cumulatifs des prélèvements et des rejets d'eau.