Auditions de confirmation des commissaires européens désignés - CATF's Key Questions

- Introduction
- Clean Industrial Deal et ambition climatique
- L'énergie propre et ferme et l'optionnalité technologique
- Technologies de captage et de stockage du carbone
- Élimination du carbone
- Hydrogène propre
- Réduction des émissions de méthane
- Technologies émergentes : L'énergie géothermique des roches super-chaudes et l'énergie de fusion
- Petits réacteurs modulaires (SMR)
Introduction
Alors que la nouvelle législature débute, les institutions européennes sont prêtes à définir l'orientation et les priorités de la politique climatique de l'UE pour les cinq prochaines années. Il s'agit d'une occasion cruciale de réévaluer l'approche actuelle, d'identifier les lacunes qui subsistent et de déterminer les prochaines étapes pour atteindre la neutralité climatique, assurer une transition juste et soutenir la compétitivité économique de l'UE.
Dans quelques semaines, le Parlement européen évaluera, lors d'auditions publiques, l'adéquation des commissaires désignés aux portefeuilles qu'ils proposent. Cette note d'information vise à aider les membres du Parlement européen à évaluer les visions des commissaires désignés pour le nouveau mandat. Elle entend contribuer au débat et soutenir le travail du Parlement en soulignant certaines des questions politiques fondamentales que les décideurs politiques de l'UE devront aborder au cours de la législature 2024-2029. Il s'appuie sur les orientations politiques de la présidente Von der Leyen pour la prochaine Commission européenne, ainsi que sur le rapport Draghi intitulé "L'avenir de la compétitivité européenne - Une stratégie de compétitivité pour l'Europe".
En tant qu'ONG climatique basée sur la science, Clean Air Task Force (CATF) se concentre sur des solutions réalistes et centrées sur les systèmes qui permettront à l'UE d'atteindre son ambition climatique d'une manière socialement et économiquement viable. Nous espérons que ces solutions figureront dans la législation à venir et seront intégrées dans les lettres de mission adressées aux commissaires au début de leur mandat. CATF a identifié les questions suivantes pour les portefeuilles de ces commissaires, mais sans s'y limiter, qui garantiront une voie vers la décarbonisation et la neutralité climatique.
- Vice-présidente exécutive chargée de la transition propre, juste et compétitive, Mme Teresa Ribera
- Vice-président exécutif pour la prospérité et la stratégie industrielle, M. Stéphane Séjourné
- Commissaire à l'énergie et au logement, M. Dan Jørgensen
- Commissaire au climat, à la croissance nette zéro et à la croissance propre, M. Wopke Hoekstra
Les portefeuilles proposés pour les commissaires désignés se chevauchent, car les questions de l'énergie, du climat, de l'industrie et de la transition juste sont intrinsèquement liées. Les commissaires devront travailler ensemble pour élaborer des politiques cohérentes qui répondent aux besoins climatiques, économiques et sociaux, avec une approche de la décarbonisation qui allie la sécurité énergétique et le climat et qui assure la prospérité économique et la compétitivité à long terme. Les questions proposées sont donc pertinentes pour tous les portefeuilles des commissaires désignés, et il sera important de comprendre comment ils éviteront les chevauchements, mais aussi comment ils assureront la collaboration entre les DG pour renforcer et concrétiser les priorités communes.
Clean Industrial Deal et ambition climatique
La présidente de la Commission, Mme von der Leyen, s'est engagée à proposer un accord industriel propre dans les 100 premiers jours de son mandat, afin de canaliser les investissements dans les infrastructures et l'industrie, de créer des marchés pilotes et d'accélérer la planification, les appels d'offres et l'octroi de permis. Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'un débat politique plus large sur la compétitivité économique de l'UE et l'avenir de l'industrie en Europe. Le Clean Industrial Deal s'appuiera vraisemblablement sur le rapport Draghi et sur les travaux entamés au cours de la dernière législature. S'il est encourageant de constater que l'UE s'attaque au déficit de compétitivité de l'Europe, la simple annonce d'un nouveau "Deal" ne suffira pas. L'UE se trouve à un moment charnière où elle doit retrouver son statut de leader économique et technologique.
En février 2024, la Commission a présenté sa recommandation concernant l'objectif climatique de l'UE pour 2040, sur la base d'une analyse d'impact détaillée et de l'avis du Conseil consultatif scientifique européen sur le changement climatique. Elle a recommandé de réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre (GES) de l'UE de 90 % par rapport à 1990 d'ici à 2040. Ce travail a permis de lancer le processus politique et de susciter un débat sur une étape cruciale dans le cheminement de l'UE vers la neutralité climatique. Une proposition législative pour l'objectif 2040 est attendue début 2025, et sera présentée en même temps que le Clean Industrial Deal.
Le Clean Industrial Deal devrait être développé comme un plan conjoint de décarbonisation et de compétitivité, et s'aligner étroitement sur la trajectoire de décarbonisation de l'UE. Comme le souligne le rapport Draghi, la décarbonisation offre à l'UE l'occasion de faire baisser les prix de l'énergie et de prendre la tête des technologies propres, tout en renforçant sa sécurité énergétique.
Questions proposées aux commissaires désignés :
Les agendas de la compétitivité et de la décarbonisation devraient être étroitement alignés et se renforcer mutuellement, sans pour autant se remplacer. À la lumière de ce qui précède :
- Comment ferez-vous en sorte que la décarbonisation soit au cœur du Clean Industrial Deal et que les objectifs ambitieux de 2040 et le Clean Industrial Deal soient étroitement alignés et se renforcent mutuellement ?
- Le Clean Industrial Deal comprendra-t-il un plan clair pour favoriser des transitions industrielles rapides dans les secteurs difficiles à décarboniser ?
- Quels secteurs et quelles technologies propres seront inclus dans le Clean Industrial Deal et dans l'Industrial Decarbonisation Accelerator Act ?
- Comment ferez-vous en sorte que la politique de recherche et d'innovation de l'UE soit suffisamment liée au Clean Industrial Deal ?
- Le Clean Industrial Deal et le Green Deal seront-ils soutenus par des signaux d'investissement et des mécanismes de financement adéquats pour combler le déficit de financement ? Comment ferez-vous en sorte que les nouveaux investissements d'ici à 2030 soient véritablement orientés vers les technologies et les infrastructures d'énergie propre, afin d'atteindre l'échelle requise pour la neutralité carbone tout en évitant l'enfermement dans le carbone ?
- Quel sera le champ d'application du Fonds européen de compétitivité et comment sera-t-il financé ?
Points clés de la réponse à couvrir :
- Les nouveaux commissaires devraient veiller à ce que l'agenda de la compétitivité n'éclipse pas les objectifs du Green Deal, mais intègre pleinement les considérations de décarbonisation et soit développé parallèlement aux objectifs ambitieux de 2040, en inscrivant la réduction des émissions de 90 % dans la législation de l'UE. La compétitivité et le changement climatique sont deux défis à relever ensemble. Comme le souligne le rapport Draghi, le processus de décarbonisation peut garantir des prix de l'énergie plus bas pour les industries de l'UE, accroître la sécurité énergétique et offrir des opportunités avec le développement de technologies propres et de nouveaux marchés.
- Pour assurer l'alignement entre le Clean Industrial Deal et le Green Deal, les commissaires devraient envisager d'élaborer et de mettre en œuvre un plan clair visant à favoriser des transitions industrielles rapides dans les secteurs difficiles à abattre, en identifiant les défis et les solutions pour leur décarbonisation.
- Le Clean Industrial Deal et l'Industrial Decarbonisation Accelerator Act devraient couvrir le large éventail de technologies qui seront nécessaires à la décarbonisation des industries européennes. Le CSC et l'hydrogène propre devraient notamment faire partie du champ d'application.
- La transition vers une économie nette zéro et les défis en matière de compétitivité nécessiteront des investissements massifs. Le rapport Draghi souligne que l'UE aura besoin d'un investissement supplémentaire annuel minimum de 750 à 800 milliards d'euros pour relever les défis de la compétitivité et de la croissance. De même, la Commission européenne a estimé que 360 milliards d'euros seraient nécessaires pour atteindre les objectifs de décarbonisation de 2030, et que ces besoins budgétaires devraient fortement augmenter pour atteindre la neutralité climatique d'ici 2050. Le déficit de financement est l'un des principaux défis à relever pour que l'UE soit décarbonisée et compétitive. Les commissaires devraient présenter un plan clair, couvrant le financement au niveau de l'UE et prenant en compte les négociations à venir sur le cadre financier pluriannuel (CFP), mais aussi la manière de coordonner efficacement les financements nationaux et régionaux et de mobiliser les fonds privés.
L'énergie propre et ferme et l'optionnalité technologique
Le monde va avoir besoin de plus d'énergie, car la demande mondiale d'énergie devrait augmenter au cours de la prochaine décennie. Cette demande croissante doit être satisfaite tout en minimisant les émissions. À l'heure actuelle, nous sommes encore très loin d'un système énergétique décarbonisé : 80 % de la consommation mondiale d'énergie provient de combustibles fossiles non exploités, un pourcentage qui est resté stable au cours des trois dernières décennies, alors que la consommation d'énergie augmentait. L'UE doit décarboniser son réseau énergétique tout en répondant à la demande supplémentaire d'électricité à un coût abordable pour l'industrie et les citoyens. Ce sera un énorme défi à relever, tout en maintenant la fiabilité.
Les sources d'énergie renouvelables telles que l'énergie éolienne et solaire seront essentielles à cet effort, mais elles peuvent être limitées par la variabilité quotidienne et saisonnière, et par l'utilisation importante des terres. Pour éviter de se rabattre sur des combustibles fossiles non exploités, comme c'est le cas actuellement dans l'UE, ou d'avoir à surconstruire des capacités éoliennes et solaires coûteuses, ce qui soulèverait également de graves problèmes d'utilisation des sols, l'UE devra faire progresser une gamme plus large d'options énergétiques à faible teneur en carbone pour compléter le déploiement des énergies renouvelables et améliorer la fiabilité globale du système.
Pour répondre à la demande d'énergie de manière fiable tout en réduisant les émissions, l'UE devra s'efforcer d'obtenir de l'énergie propre ferme, c'est-à-dire des sources d'énergie qui produisent de l'électricité à la demande, indépendamment du temps ou de l'heure de la journée, avec un minimum d'émissions. Les technologies qui peuvent contribuer à fournir de l'énergie propre ferme comprennent l'énergie géothermique, l'énergie nucléaire, l'hydrogène propre et le captage et le stockage du carbone (CSC).
Questions proposées aux commissaires désignés :
- Que pensez-vous de la nécessité d'élargir l'éventail des technologies capables de fournir une énergie propre et ferme et comment comptez-vous assurer la décarbonisation complète du réseau 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 ?
- Comment voyez-vous le rôle de ces technologies en complément des énergies renouvelables pour atteindre les objectifs de l'UE en matière de neutralité climatique, de sécurité énergétique et de compétitivité économique ?
- Comment ferez-vous en sorte que cet ensemble élargi de technologies bénéficie d'un soutien adéquat au niveau de l'UE, permettant aux États membres de les intégrer dans leurs stratégies de transition propre, en les adaptant à leur contexte national et local ?
- Suite aux INI du Parlement sur l'énergie géothermique et sur les petits réacteurs modulaires (SMR), comment envisagez-vous de soutenir le déploiement de ces deux technologies propres ? La Commission va-t-elle élaborer et mettre en œuvre des stratégies et des plans d'action globaux pour ces technologies ?
Points clés de la réponse à couvrir :
- La nouvelle Commission devrait reconnaître qu'un large éventail de technologies sera nécessaire pour décarboniser le système énergétique de l'UE. Les commissaires devraient évaluer les technologies en fonction de leur potentiel de réduction des émissions et de leur rôle dans le processus de décarbonisation. Il faut prendre conscience du fait que l'énergie éolienne et l'énergie solaire ne permettront probablement pas à elles seules de décarboniser totalement le système énergétique de l'UE et que d'autres technologies, fournissant une énergie propre non tributaire des conditions météorologiques, seront nécessaires pour les compléter. Par conséquent, il faudra accorder plus d'attention aux technologies de production d'énergie propre.
- La Commission devrait assurer un traitement équitable des différentes technologies propres appelées à jouer un rôle dans la voie de la décarbonisation. Par exemple, les solutions énergétiques à faible teneur en carbone ont été mentionnées comme nécessaires à la transition, mais de nombreux outils européens ne les couvrent pas et se concentrent uniquement sur les options renouvelables.
- Dans deux rapports d'initiative, le dernier Parlement a demandé à la Commission de prendre davantage de mesures concernant l'énergie géothermique et les SMR, deux importantes technologies propres. Les nouveaux commissaires devraient répondre à ces demandes.
Technologies de captage et de stockage du carbone
Le captage et le stockage du carbone (CSC) est une technologie essentielle pour que l'UE atteigne la neutralité climatique, car c'est le seul outil disponible pour décarboniser certaines industries et le moyen le plus rentable de décarboniser d'autres industries. Les faits montrent qu'un développement massif du CSC est nécessaire pour que l'Europe atteigne ses objectifs en matière de climat.
Avec la loi "Net Zero Industry Act" (NZIA) et la stratégie de gestion industrielle du carbone (ICMS), l'UE a réalisé des avancées majeures pour le CSC au cours de la dernière législature, mais il reste encore beaucoup à faire pour que cette technologie joue son rôle dans la décarbonisation de l'UE.
La NZIA prévoit un objectif de capacité de stockage de 50 millions de tonnes dans l'UE pour 2030. Cet objectif est très réaliste car les projets proposés dans l'UE représentent déjà plus de 80 millions de tonnes par an d'ici 2030. Toutefois, ces projets n'en sont qu'à leurs débuts. En outre, la plupart des capacités de stockage actuellement développées sont situées en Europe du Nord, principalement au Danemark et aux Pays-Bas ou, en dehors de l'UE, au Royaume-Uni et en Norvège. Cette concentration régionale pose des problèmes aux installations industrielles situées dans d'autres régions, car elle nécessite le transport duCO2 sur de longues distances, ce qui pourrait multiplier par six le coût de ces technologies pour les industries situées en Europe de l'Est et du Sud.
En outre, il existe un risque que le marché émergent du stockage du CO2 soit, dans un premier temps, principalement entre les mains de quelques compagnies pétrolières et gazières, ce qui soulève des questions sur les monopoles de fait, la tarification équitable et l'accès au stockage.
Questions proposées aux commissaires désignés :
- Quelles mesures prendrez-vous pour atteindre les objectifs de capacité d'injection deCO2 de la NZIA tout en garantissant l'intégrité du marché unique ? Comment la Commission vérifiera-t-elle que les rapports des États membres et des entités obligées sont complets et correspondent aux progrès réalisés sur le terrain ? Quelles mesures la Commission envisagera-t-elle si des risques de retard sont identifiés ?
- En ce qui concerne les infrastructures de stockage et de transport, comment ferez-vous en sorte que les sites de stockage et les réseaux de transport soient situés de manière optimale pour soutenir le déploiement du CSC au coût le plus bas possible pour les producteurs et les consommateurs dans l'ensemble de l'UE ?
- Les mesures de marché, telles que le libre accès, la tarification du transport et la concurrence, seront-elles couvertes par le futur règlement surle CO2?
Points clés de la réponse à couvrir :
- La Commission devrait consacrer des ressources suffisantes pour suivre de près les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de capacité d'injection de la NZIA. En cas de risque de retard, la Commission devrait prendre des mesures le plus rapidement possible, en déterminant la cause et les solutions possibles. La Commission devra veiller à ce que les États membres et les entités soumises à obligation fassent de leur mieux pour atteindre les objectifs en matière de CSC et soient tenus pour responsables.
- Étant donné que les réseaux de transport et de stockage du CO2 auront un impact important sur la cohésion dans l'UE, la Commission devra assurer la coordination au niveau de l'UE de l'infrastructure de transport et de stockage, en veillant tout particulièrement à ce que le CSC soit abordable pour les entreprises dans les différentes régions de l'UE.
- Le règlement surle CO2 prévu dans l'ICMS ne devrait pas seulement couvrir le transport du CO2, mais aussi la conception du marché duCO2, avec des mesures visant à garantir une concurrence loyale, un accès ouvert et une tarification transparente afin que toutes les industries qui ont besoin de cette technologie puissent y avoir accès à un prix équitable.
Élimination du carbone
Étant donné qu'il est peu probable que certains secteurs, tels que l'agriculture ou l'aviation, se décarbonisent totalement, l'élimination du dioxyde de carbone (CDR) sera nécessaire pour atteindre la neutralité nette en 2050 et pour parvenir à des émissions négatives par la suite.
Pour que la CDR remplisse ces rôles en temps voulu, il faudra soutenir davantage la R&D dans le domaine des technologies industrielles d'élimination du carbone. En outre, les différents types d'élimination, ainsi que leur rôle et leur utilisation, doivent être clarifiés. Le stockage géologique et la séquestration terrestre ont des délais de stockage, des coûts et des niveaux de préparation technologique (TRL) différents.
Au cours de cette législature, les objectifs pour 2040 et la révision du système d'échange de quotas d'émission de l'UE (SCEQE) pourraient avoir un impact sur le déploiement efficace de l'absorption du carbone en Europe.
La communication de la Commission européenne sur les objectifs climatiques de l'UE pour 2040 reconnaît que l'objectif net de 90 % recommandé nécessitera des réductions d'émissions et des absorptions de carbone. L'analyse d'impact indique que 400 millions de tonnes d'équivalent dioxyde de carbone (CO2e) d'absorption de carbone seront nécessaires chaque année d'ici 2040, mais elle ne fixe pas d'objectifs spécifiques pour les différents types d'absorption.
En outre, l'intégration de l'absorption du carbone dans le SCEQE fait l'objet d'une attention accrue. La Commission a été chargée de présenter, d'ici à 2026, un rapport évaluant les options possibles et les modalités de cette intégration. L'intégration des absorptions permanentes dans les politiques climatiques de l'UE est essentielle, mais elle ne doit pas compromettre l'objectif du SCEQE, qui est de réduire les émissions. Il convient également de trouver un juste équilibre entre le rapport coût-efficacité, l'intégrité environnementale et les préoccupations en matière de répartition.
Questions proposées aux commissaires désignés :
Objectifs climatiques de l'UE pour 2040
- Comment voyez-vous les rôles de a) la réduction des émissions, b) la séquestration terrestre et c) l'absorption du carbone avec stockage permanent pour atteindre l'objectif climatique net de l'UE à l'horizon 2040 ? Comment ferez-vous en sorte que ces processus très différents soient suffisamment développés pour permettre d'atteindre l'objectif global ?
- Soutiendrez-vous la séparation du piégeage terrestre et de l'absorption permanente du carbone des objectifs de réduction des émissions ?
SCEQE
- Quel ensemble de critères d'évaluation la Commission utilisera-t-elle pour évaluer les différentes options stratégiques visant à intégrer l'absorption du carbone dans le SCEQE, ainsi que leurs risques et avantages respectifs ? Comment garantirez-vous l'intégrité environnementale, l'efficacité économique et la faisabilité de chaque option politique ?
Points clés de la réponse à couvrir :
- La Commission devrait proposer trois objectifs différents pour les objectifs de 2040. L'UE devrait avoir un objectif de réduction (d'au moins 90 %, comme le recommande la communication de la Commission), un objectif de séquestration terrestre et un objectif d'absorption du carbone avec stockage permanent. Pour atteindre les objectifs climatiques de 2040, l'UE devra fixer des objectifs distincts en matière d'absorption du carbone pour les secteurs industriels et terrestres. Cette approche permettra de contrôler et d'améliorer efficacement leurs contributions respectives. Il s'agit là d'un point essentiel compte tenu des différences en matière de permanence du stockage, de coûts, de niveaux de préparation ou de mécanismes de suivi. En outre, les absorptions terrestres de haute qualité pourraient être exploitées à court terme pendant que les solutions industrielles et technologiques sont mises à l'échelle.
- Il existe différentes approches possibles pour introduire les certificats CDR dans le système d'échange de quotas d'émission, avec plusieurs risques à prendre en compte. Toute intégration du CDR dans les marchés de conformité doit reposer sur une base solide de normes et de protocoles de surveillance, de déclaration et de vérification. Le passage de vendeurs publics de quotas d'émission à des vendeurs privés de certificats d'émissions négatives nécessiterait également de nouveaux mécanismes de gouvernance et de stabilité, ainsi qu'une refonte du SCEQE. Les détails sur la mise en œuvre et les garanties contre les risques, tels que l'utilisation excessive de la biomasse, ont été absents des discussions jusqu'à présent. La restriction de l'offre de CDR sur le marché, la réduction du plafond du SCEQE pour chaque crédit CDR entrant sur le marché ou la création d'un organisme public intermédiaire chargé de gérer l'afflux de CDR sont autant d'options qu'il convient d'évaluer avec soin.
Hydrogène propre
La Commission européenne a adopté des objectifs extrêmement ambitieux en matière d'hydrogène dans le cadre du plan RePowerEU, afin de sevrer l'UE des combustibles fossiles russes. Comme le souligne le rapport de la Cour des comptes, il est urgent de faire le point sur l'ambition de l'UE en matière d'hydrogène. La production d'hydrogène propre en Europe est actuellement très limitée et ne montre que peu de signes d'une montée en puissance conforme au calendrier et à l'échelle proposés dans RePowerEU. L'hydrogène nécessite également des quantités considérables d'énergie, d'infrastructures et d'autres ressources pour être produit et transporté vers les sites de déploiement à travers le continent.
En outre, bien que la Commission reconnaisse le rôle de l'hydrogène à faible teneur en carbone dans la transition, les mécanismes visant à soutenir le déploiement de l'hydrogène, tels que la banque de l'hydrogène, se concentrent uniquement sur l'hydrogène renouvelable.
Il est probable que l'hydrogène propre restera une ressource limitée dans l'UE au cours des prochaines décennies. Si l'UE veut atteindre ses objectifs ambitieux en matière de climat, elle doit adopter une stratégie fondée sur la réalité, et non sur des aspirations, et définir soigneusement où l'hydrogène propre sera le plus nécessaire, où et comment il sera produit, et comment les molécules d'hydrogène seront transportées de manière sûre et efficace depuis les sites de production jusqu'aux applications finales.
Questions proposées aux commissaires désignés :
- Pensez-vous que l'ambition et les objectifs de l'UE en matière d'hydrogène devraient être réévalués, à la lumière du rapport de la Cour des comptes européenne sur l'hydrogène renouvelable ? La Commission va-t-elle élaborer une feuille de route sur la production et les importations d'hydrogène ?
- Comment soutiendrez-vous le développement de la production d'hydrogène propre en Europe pendant la transition vers la neutralité climatique ? Ferez-vous une distinction entre l'hydrogène renouvelable et l'hydrogène à faible teneur en carbone ? Envisageriez-vous d'ouvrir les outils de soutien actuellement limités à la seule production d'hydrogène renouvelable, tels que la Banque de l'hydrogène, aux filières de production d'hydrogène à faible teneur en carbone ?
- Comment la direction générale de l'énergie et vous-même soutiendrez-vous un déploiement responsable de l'hydrogène qui garantira que l'hydrogène propre est fourni aux secteurs et aux applications qui en ont le plus besoin ? Envisagerez-vous un cadre de priorisation pour garantir que l'hydrogène propre soit d'abord dirigé vers les industries qui en ont le plus besoin ? Envisagerez-vous des engagements obligatoires pour les secteurs d'utilisation finale prioritaires dans le cadre des programmes de soutien relatifs à l'hydrogène ?
Points clés de la réponse à couvrir :
- Il est urgent de vérifier la réalité des objectifs et des plans relatifs à l'hydrogène dans l'UE. La quantité d'hydrogène propre disponible dans l'UE sera probablement bien inférieure à ce qui a été proposé dans RePowerEU. La Commission devrait reconnaître cette réalité et se concentrer sur l'utilisation de la ressource limitée disponible dans les secteurs qui en ont le plus besoin pour leur décarbonisation, et chercher des voies de décarbonisation alternatives et complémentaires pour aborder la décarbonisation sectorielle plus large.
- Compte tenu de la quantité d'hydrogène propre qui sera nécessaire pour décarboniser ces secteurs difficiles à abattre, l'UE devrait passer d'une approche de la production fondée sur les couleurs de l'hydrogène à une approche fondée sur les émissions réelles de GES tout au long du cycle de vie de l'hydrogène, afin de garantir une décarbonisation aussi rapide que possible en intégrant et en soutenant différentes filières de production propre.
- L'hydrogène propre doit être clairement reconnu comme faisant partie du portefeuille de décarbonisation de l'UE, mais pas comme la solution pour décarboniser tous les secteurs de l'UE. Un cadre de priorisation de l'UE sera nécessaire pour que l'UE oriente l'hydrogène propre vers les secteurs qui n'ont pas d'autres options de décarbonisation efficaces sur le plan énergétique et rentables. Il est peu probable que l'hydrogène propre soit disponible en grandes quantités et à des prix abordables dans un avenir proche. Les décideurs européens devraient donc s'efforcer d'orienter l'offre limitée vers les secteurs qui en ont le plus besoin. La priorité devrait être de remplacer la production d'hydrogène existante, qui n'a pas été interrompue, dans des industries telles que la fabrication de produits chimiques et d'engrais. En outre, l'hydrogène devrait être utilisé en priorité dans les secteurs où les possibilités de décarbonisation sont limitées, comme le transport maritime et l'aviation. Au contraire, les cas d'utilisation qui disposent déjà d'autres options technico-économiques de décarbonisation, comme le chauffage résidentiel et le carburant des voitures particulières, devraient être découragés par la politique d'utiliser l'offre limitée d'hydrogène.
Réduction des émissions de méthane
Les émissions anthropiques de méthane proviennent des secteurs de l'énergie, des déchets et de l'agriculture. Les émissions de méthane sont souvent considérées comme le "fruit à portée de main" dans la lutte contre le changement climatique, car leur potentiel de réchauffement global est plus de 80 fois supérieur à celui duCO2 sur une période de 20 ans, et des méthodes et technologies permettant de réduire les émissions de méthane sont d'ores et déjà disponibles. En outre, le méthane peut être exploité pour chauffer les habitations et alimenter l'industrie au lieu d'être rejeté dans l'atmosphère, contribuant ainsi à la sécurité énergétique en Europe.
Mise en œuvre du règlement sur le méthane
Avec l'adoption de son règlement sur le méthane, l'UE a franchi une étape importante dans la lutte contre les émissions de méthane, tant au niveau national qu'au niveau des produits énergétiques importés. Toutefois, les obligations relatives aux importations seront conçues et mises en œuvre au cours de cette nouvelle législature, et le niveau d'ambition et d'efficacité du règlement dépendra de la qualité des actes délégués et des actes d'exécution à venir.
Le méthane dans le secteur agricole
Comme l'indique clairement l'analyse d'impact de la Commission sur l'objectif climatique de l'UE pour 2040, pour parvenir à une réduction nette de 90 % des émissions de GES, il faudra atténuer davantage les émissions provenant de l'agriculture, y compris les émissions de méthane issues de la fermentation entérique et de la gestion du fumier. Différentes bonnes pratiques, telles que l'élevage de bétail à faibles émissions, les additifs alimentaires ou la gestion du fumier, peuvent jouer un rôle dans la réduction des émissions de méthane.
S'appuyant sur les recommandations du dialogue stratégique sur l'agriculture, la présidente von der Leyen présentera une vision pour l'agriculture et l'alimentation au cours des 100 premiers jours de la nouvelle Commission, en vue de garantir un secteur agricole compétitif et durable, qui pourrait être un outil essentiel pour lutter contre les émissions de méthane.
Action internationale
Lors de la COP26, l'UE et les États-Unis ont lancé l'Engagement mondial sur le méthane, qui compte aujourd'hui 155 signataires, afin de réduire collectivement les émissions de méthane de 30 % d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2020. Dans ses orientations politiques pour la prochaine Commission européenne, la présidente von der Leyen a souligné que l'UE devait rester un chef de file dans les négociations internationales sur le climat et continuer à défendre la réduction des émissions de méthane, en travaillant avec des partenaires clés et dans les forums internationaux pour tenir l'engagement mondial sur le méthane.
Questions proposées aux commissaires désignés :
Mise en œuvre du règlement européen sur le méthane
- La dernière Commission européenne a créé un élan considérable autour du méthane avec l'engagement mondial sur le méthane et le règlement sur le méthane. Comment comptez-vous poursuivre sur cette lancée et faire en sorte que la réduction du méthane soit une priorité climatique, économique et politique au cours de la présente législature ?
- Comment allez-vous garantir que les mesures du règlement sur le méthane relatives aux émissions provenant des combustibles fossiles importés sont ambitieuses et mises en œuvre dans les délais ?
Émissions de méthane provenant de l'agriculture
- Des mesures de réduction des émissions de méthane seront-elles incluses dans la Vision pour l'agriculture et l'alimentation ?
- Comment envisagez-vous d'encourager la réduction des émissions de méthane dans l'agriculture, y compris les meilleures pratiques telles que l'élevage à faibles émissions, l'utilisation d'additifs alimentaires et la gestion du fumier, tant dans le cadre de la Vision pour l'agriculture et l'alimentation que dans celui de la politique agricole commune (PAC) ?
Action internationale
- Comment ferez-vous en sorte que l'engagement mondial sur le méthane, c'est-à-dire la réduction des émissions de méthane de 30 % d'ici à 2030, soit respecté, tant par l'UE que par les autres signataires ? Comment ferez-vous en sorte que la Commission européenne joue un rôle de chef de file mondial dans la réalisation de cet objectif ?
- Comment veillerez-vous à ce que les États membres présentent des plans d'action complets sur le méthane (comprenant des objectifs sectoriels de réduction des émissions et des mesures spécifiques pour les atteindre) ?
- Comment tirerez-vous parti de l'initiative "You Collect We Buy" pour établir des partenariats et des capacités dans des pays tiers clés afin de garantir des réductions proactives des émissions des produits énergétiques importés ? Comment ferez-vous en sorte que la réduction des émissions de méthane soit une priorité dans le cadre de l'architecture de la diplomatie climatique de l'UE et dans les forums multilatéraux ?
Points clés de la réponse à couvrir :
- La Commission devrait veiller à une révision rapide du plan d'action européen sur le méthane, en s'engageant sur des objectifs sectoriels de réduction des émissions. Elle devrait également encourager tous les États membres à présenter un plan global de réduction de leurs émissions de méthane, en suivant l'exemple de la Finlande, de la Suède et des Pays-Bas. Le règlement sur la gouvernance pourrait être utilisé pour faire en sorte que ces plans nationaux deviennent la norme.
Mise en œuvre du règlement européen sur le méthane
- Le nouveau commissaire devrait s'engager à maintenir la réduction des émissions de méthane parmi les priorités, car il s'agit de l'un des moyens les plus efficaces de ralentir le changement climatique, et à donner aux autres mesures climatiques le temps de porter leurs fruits.
- Le nouveau commissaire devrait s'engager à soutenir une mise en œuvre cohérente et le respect du nouveau règlement sur le méthane, notamment en facilitant l'assistance technique et les échanges entre les États membres et les pays tiers.
- La Commission devrait veiller à ce que les méthodologies à venir qui détermineront les nouvelles normes d'importation de méthane soient aussi ambitieuses que possible, et éviter toute faille qui compromettrait les réductions d'émissions. La Commission devrait encourager les réductions d'émissions proactives avant 2030 au moyen d'incitations basées sur le marché.
Émissions de méthane provenant de l'agriculture
- Compte tenu de l'impact des émissions de méthane sur le climat et des possibilités d'atténuation existantes dans l'agriculture, la Commission devrait veiller à ce que la Vision pour l'agriculture et l'alimentation et, ultérieurement, la PAC révisée prévoient des incitations et des mesures concrètes pour soutenir le déploiement de technologies permettant de réduire et d'atténuer les émissions de méthane.
- Étant donné que certaines technologies, telles que les additifs pour l'alimentation animale, nécessiteraient des travaux de R&D supplémentaires, la Commission devrait garantir un financement suffisant pour les technologies innovantes susceptibles de réduire les émissions de l'agriculture.
Action internationale
- La Commission devrait continuer à jouer son rôle de chef de file mondial en matière de réduction des émissions de méthane et plaider en faveur de nouvelles mesures dans ce domaine dans toutes les enceintes internationales concernées, telles que la COP, le G7 et le G20, ainsi qu'auprès des institutions financières internationales (IFI) et des banques multilatérales de développement (BMD).
Technologies émergentes : L'énergie géothermique des roches super-chaudes et l'énergie de fusion
Selon l'AIE, 35 % des réductions d'émissions de GES nécessaires pour respecter le scénario de 1,5 °C proviendront de technologies qui ne sont pas actuellement disponibles sur le marché. La promotion des ressources émergentes de production d'énergie propre - comme l'énergie géothermique des roches super-chaudes ou l'énergie de fusion - ne doit pas être sous-estimée si l'on veut que l'Europe décarbonise à temps.
L'énergie géothermique des roches très chaudes est un système géothermique innovant qui vise à produire de l'énergie à partir de conditions plus profondes et plus chaudes, atteignant les 400°C. La profondeur nécessaire pour atteindre une température de 400°C varie : dans certaines parties de la croûte terrestre, la chaleur est peu profonde (2 à 5 km), et dans d'autres, elle est plus profonde. Les capacités de forage actuelles permettent de démontrer l'existence de systèmes de roches très chaudes là où la chaleur est relativement peu profonde. Cette énergie élevée prévue par puits, de 30 à 50 MW, signifie que les roches très chaudes pourraient éventuellement être compétitives par rapport à l'énergie fossile et être utilisées pour produire de l'électricité ou de l'hydrogène, au-delà du chauffage et du refroidissement.
La fusion est une autre source d'énergie propre innovante qui pourrait produire une énergie abondante et sans émissions. Ouvrir la voie à la commercialisation de la fusion pourrait permettre à l'Europe d'intégrer cette source d'énergie sans carbone dans son bouquet énergétique. Au cours des 25 dernières années, l'Europe a été à la pointe de la science et de la technologie des plasmas de fusion, mais elle risque aujourd'hui d'être distancée par le Royaume-Uni, les États-Unis et la Chine, qui prennent la tête de la commercialisation, c'est-à-dire de la construction de prototypes de machines de fusion.
Questions proposées aux commissaires désignés :
L'énergie géothermique de nouvelle génération
- Comment veillerez-vous à ce que les technologies géothermiques innovantes de la prochaine génération soient soutenues, afin de permettre à tous les États membres de l'UE d'exploiter cette source d'énergie ferme et propre ?
L'énergie de fusion
- Allez-vous suivre les recommandations du rapport Draghi et développer une stratégie d'innovation globale de l'UE pour l'énergie de fusion nucléaire ?
- Quelles mesures concrètes de soutien allez-vous mettre en place pour favoriser la création d'un partenariat public-privé sur la fusion afin de promouvoir sa commercialisation rapide et économiquement viable ?
- Quel type d'alliances internationales allez-vous promouvoir pour déployer cette nouvelle source d'énergie ?
Points clés de la réponse à couvrir :
L'énergie géothermique de nouvelle génération
- Pour exploiter l'énergie géothermique, l'UE aura besoin d'une stratégie globale examinant les défis actuels et le cadre politique nécessaire pour soutenir la démonstration, la commercialisation et la mise à l'échelle de la technologie. Compte tenu de son potentiel de production d'énergie propre et de renforcement de la sécurité énergétique, le site energie superhot rock devrait être un élément clé de cette stratégie.
- En outre, alors qu'Horizon 2020 a soutenu différents projets géothermiques innovants, Horizon Europe n'a accordé qu'une attention limitée à la R&D dans le domaine de la géothermie. La démonstration de l'énergie géothermique des roches superchaudes à grande échelle devrait faire partie du prochain programme de recherche et d'innovation.
L'énergie de fusion
- La fusion nécessitera une stratégie claire, passant de la construction d'ITER et de la DEMO (machine de démonstration) de l'UE à la fourniture effective d'électricité issue de la fusion au réseau et à une coopération efficace entre un secteur privé naissant et le secteur public.
- L'UE devrait élaborer une feuille de route axée sur le développement de solutions commerciales dans lesquelles ITER, une DEMO (machine d'essai pour le divertor en cours de construction en Italie) financée par des fonds publics, et d'éventuelles machines de soutien telles que DTT, DONES (Demonstration Fusion Neutron Source), une source de neutrons volumétrique, seraient développées.
- L'UE doit identifier des partenaires stratégiques internationaux clés pour accélérer le déploiement des technologies de fusion.
Petits réacteurs modulaires (SMR)
Dans un contexte de préoccupation croissante pour la sécurité énergétique de l'Europe, les petits réacteurs modulaires (SMR) ont connu un regain d'intérêt dans différents pays d'Europe. Un nombre croissant d'États membres considèrent les SMR comme un complément potentiel à leur bouquet énergétique, car il s'agit d'une technologie à forte densité énergétique capable de produire de grandes quantités d'énergie sans carbone (électricité et chaleur) avec une faible empreinte au sol, ce qui en fait un complément potentiellement utile aux sources d'énergie renouvelables. La coordination paneuropéenne des efforts visant à faire progresser cette technologie pourrait accélérer le déploiement et déboucher sur une chaîne d'approvisionnement en SMR (y compris en combustible nucléaire) produite en Europe, ce qui atténuerait les préoccupations en matière de sécurité énergétique et soutiendrait les efforts de décarbonisation profonde des États membres.
À la fin de la dernière législature, le rapport d'initiative du Parlement a invité la Commission à soutenir davantage le déploiement de cette technologie. Au début de cette année, la Commission a lancé l'Alliance industrielle européenne sur les SMR afin de faciliter et d'accélérer le développement, la démonstration et le déploiement des SMR d'ici le début des années 2030. En outre, les États membres qui cherchent à déployer des technologies nucléaires innovantes ont appelé à une coordination accrue et à la mise en place de mécanismes de financement novateurs.
Questions proposées aux commissaires désignés :
- Étant donné que de nombreux États membres prévoient déjà de déployer des SMR, comment soutiendrez-vous ces États membres dans la poursuite de cette source d'énergie ferme et propre ? Comment les aiderez-vous à coordonner et à relever ensemble des défis tels que les coûts initiaux élevés de la première unité de SMR et à réaliser tout le potentiel de réduction des coûts pour la N-ième unité de ce type ?
Points clés de la réponse à couvrir :
- Pour assurer le déploiement en temps voulu des SMR dans les pays qui ont décidé de les ajouter à leur bouquet énergétique, des actions et une coordination de l'UE seront nécessaires. Une stratégie globale pour les SMR sera nécessaire, comme l'a souligné le Parlement dans son INI. L'identification des défis et des solutions pour la chaîne de valeur pourrait s'appuyer sur les résultats de l'Alliance industrielle SMR. Pour réaliser pleinement l'avantage potentiel de l'économie de nombre dans les SMR, il sera essentiel de sélectionner les modèles en bas pour développer des carnets de commande importants de 10 à 15 unités minimum à travers l'Europe, soutenant ainsi les chaînes d'approvisionnement développées dans l'UE. Une évaluation des besoins et des solutions de financement sera également nécessaire. De même, des actions seront nécessaires en matière de R&D et de compétences.
Élimination du carbone