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Le nouveau rapport du GIEC souligne l'importance d'une réduction rapide des émissions.

7 mars 2022 Domaine d'activité : Méthane

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a récemment publié le rapport de son groupe de travail II, le dernier d'une longue série de rapports qui illustrent l'urgence d'agir en faveur du climat. L'accélération des impacts humains et naturels du réchauffement climatique - impacts qui frappent le plus durement les plus vulnérables et qui dépassent les efforts d'adaptation - est détaillée en détail dans le dernier rapport du GIEC, et devrait constituer un avertissement sinistre pour les décideurs politiques du monde entier.  

La contribution du groupe de travail I avant la COP26 a permis d'attirer l'attention des dirigeants mondiaux sur la question de la réduction du méthane. Ce rapport montrait que la réduction des émissions de méthane est une mesure essentielle que nous devons prendre maintenant et qui permettra de réduire considérablement le réchauffement de la planète au cours des deux prochaines décennies. Le groupe de travail II s'appuie sur ce message en fournissant un aperçu détaillé de l'avenir dangereux et chaud que nous nous approchons rapidement sans une atténuation extrêmement agressive du méthane et du dioxyde de carbone. 

Pendant des décennies, les évaluations ont eu tendance à prévoir que les effets du changement climatique allaient s'aggraver à un rythme régulier. Cependant, au cours des dernières années, la science a évolué. Nous comprenons désormais que ces points de basculement catastrophiques - tels que la disparition de la forêt amazonienne ou l'effondrement de la calotte glaciaire de l'Antarctique occidental et les terribles conséquences de ces transformations sur les populations vulnérables - peuvent se produire à des températures beaucoup plus basses ou plus rapidement qu'on ne le pensait. Nous ne pouvons tout simplement pas supposer qu'une adaptation lente et régulière au changement climatique sera suffisante.   

La meilleure façon de freiner le réchauffement de la planète est de réduire rapidement les émissions de méthane, et ce qui est encourageant, c'est que nous disposons déjà des outils et des technologies nécessaires pour réaliser des réductions importantes au cours de cette décennie. Nous avons simplement besoin de la volonté politique nécessaire pour y parvenir.

Le méthane est un super polluant nocif qui réchauffe la planète plus de 80 fois plus que le dioxyde de carbone au cours de ses 20 premières années dans l'atmosphère. Il est responsable d'environ un demi-degré Celsius de réchauffement de la planète jusqu'à présent, et ses niveaux augmentent rapidement : letaux de croissance atmosphérique en 2021 était le plus rapide depuis des années. En raison de sa courte durée de vie, la réduction immédiate des émissions de méthane présente toutefois des avantages considérables à court terme. La réduction de la pollution par le méthane est un outil essentiel, de première ligne, pour ralentir le réchauffement climatique et éviter les impacts à court terme et irréversibles. 

La pollution par le méthane provient des activités humaines dans trois grands secteurs : les combustibles fossiles, l'agriculture et les déchets. Et nous disposons de solutions dans ces trois secteurs. Des technologies abordables, actuellement disponibles, permettraient d'arrêter près de la moitié de ces émissions au cours de cette décennie, ce quisuffirait à éviter un réchauffement de 0,3 °C d'ici à 2040. 

Dans le cas des combustibles fossiles, nous pouvons réduire considérablement les émissions de méthane en inspectant régulièrement les infrastructures pétrolières et gazières afin de détecter les fuites et les superémetteurs, en éliminant le gaspillage que représentent la ventilation et le torchage du gaz, et en modernisant les équipements obsolètes des installations pétrolières et gazières qui émettent du méthane de par leur conception. Dans le cas de l'agriculture, nous pouvons réduire les émissions en améliorant les pratiques de gestion du bétail et du fumier dans l'ensemble de la production mondiale de viande et de produits laitiers. Les émissions de déchets, comme celles des décharges, peuvent être réduites en exigeant des décharges qu'elles contrôlent strictement les rejets de gaz de décharge riches en méthane, et en réduisant et en détournant les déchets organiques (source d'une grande partie du méthane) des décharges pour les composter ou les traiter dans des digesteurs de biogaz. 

Au cours de la COP26, plus de 100 pays se sont engagés à respecter l'engagement mondial en faveur du méthane, qui vise à réduire de 30 % les émissions de méthane dans le monde d'ici à 2030. De nombreux partisans de cet engagement sont déjà à l'origine de l'élaboration de nouvelles politiques relatives au méthane, notamment les États-Unis, l'Union européenne, le Canada, la Colombie, l'Équateur et le Nigeria.

Les gouvernements commencent à mettre en place ces solutions - tant au niveau des États et de l'administration fédérale des États-Unis qu'à l'échelle mondiale - mais des actions vastes et ambitieuses sont nécessaires pour parvenir au rythme et à l'ampleur nécessaires des réductions de méthane. 

Dans ce nouveau rapport, les plus éminents climatologues du monde ont lancé un terrible avertissement sur les impacts massifs déjà ressentis dans le monde et sur les risques de déstabilisation du système climatique. Ce sont ceux qui ont le moins de ressources qui souffrent le plus, et chaque fraction de degré compte. La nécessité de réduire rapidement les émissions de méthane, de dioxyde de carbone et d'autres polluants climatiques n'a jamais été aussi évidente.

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